Paris, Gallimard, (20 février) 1990.

1 vol (140 x 205 mm) de 265 p. et [5] f. Broché.

Édition originale dont il n’a pas été tiré de grand papier.

Envoi signé : « Quelle vraie joie, chère Régine, de vous apercevoir l’autre soir dans cette voiture ! Je vous embrasse : Hervé ».

Exemplaire de Régine Deforges, la première qui accepta d’éditer l’auteur en 1977 avec La Mort propagande.

Né en 1955, Hervé Guibert est mort à 36 ans du sida. Auteur d’une trentaine de livres, il était aussi photographe et critique de photographie au journal Le Monde.

A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie raconte sa maladie et les derniers jours du philosophe Michel Foucault, également mort du sida : un livre pionnier de l’autofiction, « [qui] n’est pas un testament, mais un livre qui donne des clés pour comprendre ce qu’il y avait dans tous les autres livres et que parfois je ne comprenais pas moi-même (…) Je parle de la vérité dans ce qu’elle peut avoir de déformé par le travail de l’écriture. C’est pour cela que je tiens au mot roman. Mes modèles existent, mais ce sont des personnages. Je tiens à la vérité dans la mesure où elle permet de greffer des particules de fiction comme des collages de pellicule, avec l’idée que ce soit le plus transparent possible. Mais il y a aussi des grands ressorts de mensonge dans ce livre. » (« La vie sida », entretien avec Antoine de Gaudemar, Libération, 1er mars 1990). 

« La force, la beauté de ce livre impitoyable se trouvent dans l’attention minutieuse que Guibert porte à la progression de son mal, noté au jour le jour et finalement accepté, aimé (…) On a déjà lu des romans ou des témoignages sur cette maladie nommée pour la première fois il y a à peu près dix ans, on en lira d’autres. D’aussi cruels et poignants, avec cette méchanceté ou cette élégance qui fait rire dans les pires moments, on n’en aura pas de sitôt. » (Michel Braudeau, « Ecrire contre la mort », Le Monde, 2 mars 1990).

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