Huile sur toile sur chassis (27 x 35 cm), signé en bas à gauche.
Portrait de face en buste.
C'est à Saint-­Germain-des-Prés, bien sûr, que Régine a rencontré Pierre Wiazemsky, dit Wiaz, son grand amour et dernier mari. Dans sa librairie, rue Dauphine, alors qu'il est de seize ans son cadet. « A l'époque, je dessinais déjà pour «Le Nouvel Observateur» et elle a voulu me rencontrer, ­raconte-t-il par téléphone, depuis l'appartement de la rue Saint-­André-des-Arts. Elle préparait un livre politique. Je lui ai dessiné un Chirac, puis un ­Raymond Barre. Notre histoire a réellement débuté en 1977, le 24 août, jour de la Saint-­Barthélemy et de la Libération de Paris. » Dates emblématiques pour cette bagarreuse. Ensemble, ils ont une fille baptisée Léa, clin d'oeil à l'héroïne du « Chéri » de Colette. 
Wiaz est le petit-fils de François ­Mauriac, et héritier de la famille princière russe Wiazemsky. « J'ai connu Régine sans un sou (...) Les premières années furent ­difficiles, tout était hypothéqué. Un matin, je dormais chez elle, elle était absente. Un huissier m'a réveillé, un papier bleu à la main ; il fallait payer une grosse somme pour le soir même. J'ai prévenu Régine, ça l'a fait marrer. Toute son existence, elle a eu des problèmes d'argent. C'était un stress permanent. Mais elle a gardé le même style de vie, avec ou sans argent. » Il emmène Régine à Malagar, propriété de son grand-père écrivain, en ­Gironde - avant que le demeure ne soit transformé en musée. C'est là-bas, en 1981, dans le bureau de François Mauriac qu'elle écrit « La bicyclette bleue », roman inspiré d'« Autant en emporte le vent » et commandé par l'éditeur Jean-Pierre Ramsay, qui semble peu se soucier que l'oeuvre de Margaret Mitchell ne soit pas dans le domaine public. Scarlett O'Hara, Rhett Butler, Melanie et Ashley ­deviennent Léa Delmas, François Tavernier­, Camille et Laurent. Régine choisit de placer l'action pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le décor bourgeois et bucolique de ­­Malagar, rebaptisé « Montillac » dans le récit. Personne ne s'attend au colossal succès qui va suivre. Vingt mille copies des aventures de la sulfureuse Léa sont d'abord tirées ; elles finissent par se vendre à 10 millions d'exemplaires. Ce triomphe populaire traverse l'Atlantique, où les ­héritiers de Margaret Mitchell crient au plagiat et engagent des poursuites judiciaires, dont Deforges sortira, après de longues années, vainqueur. 
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