Paris, Éditions «Cahiers d'Art», 1936
1 vol.  (212 x 160 mm). Box corail, décor en relief de bandes de box noir, gris et bleu vernis formant cercles concentriques et diagonales, dos lisse titré en blanc, doublure et gardes de daim beige, couverture et dons conservés, chemise, étui (Pierre-Lucien Martin, 1972).
Édition originale. 
Tirage limité à 40 exemplaires sur Japon ancien, signé par l'auteur et l'artiste à la justification.
3 eaux-fortes et aquatintes au sucre en noir de Pablo Picasso.  
Sans conteste, un des plus beaux livres illustrés par Picasso.
C’est au printemps 1936 que Picasso réalise les gravures, sous l’œil attentif de Jaime Sabartès, son secrétaire particulier : “pendant qu’il s’occupe des planches de son Buffon, il en compose trois autres pour illustrer une édition à quarante exemplaires de la Barre d’appui (poèmes de Paul Eluard), imprimés sur Japon ancien. L’ouvrage est terminé le 5 juin. Picasso a pris une planche de cuivre, il l’a divisée en quatre parties égales par deux lignes perpendiculaires et s’est mis à emplir le premier rectangle d’une composition très fouillée. Dans le suivant, il dresse le portrait de Nusch, et, en un tour de main, il se débarrasse du troisième, en dessinant au premier plan une tête de femme endormie avec, dans le fond, un paysage”. Au portrait de Nusch, dédicataire de l’ouvrage, s’ajoute celui de Marie-Thérèse Walter, représentée endormie. L’identité du troisième modèle reste mystérieuse - certains y ont, à nouveau, vu un portrait de Nusch, d’autres celui de Dora Maar, que Picasso avait rencontrée quelques mois auparavant. 
Précieux exemplaire, enrichi d'une quatrième aquatinte : l'empreinte de la main de Picasso
Elle fut réalisée fin mai ou début juin 1936 par Picasso lui-même dans la continuité des trois eaux-fortes, sur la même feuille, mais sans être destinée à illustrer le livre. :“Picasso compose trois gravures pour illustrer une édition à quarante exemplaires de La Barre d’appui (poèmes de Paul Éluard), imprimés sur japon ancien. Picasso a pris une planche de cuivre de 215 mm sur 315 mm, il l’a divisée en quatre parties égales par deux lignes perpendiculaires et s’est mis à emplir le premier rectangle d’une composition très compliquée. Dans le suivant, il ébauche le portrait de Nusch et, en un tour de main, il se débarrasse du troisième, en dessinant au premier plan une tête de femme endormie et, dans le fond, un paysage. Comme la quatrième partie reste vide, il trempe dans l’encre la paume de sa main et l’applique sur le cuivre. Avant de couper la planche en quatre, on tire treize exemplaires de cette aquatinte avec les trois illustrations et l’illustration de la main de l’auteur."

Cette "main de l'auteur" n'est pas indiquée dans la justification ; elle a été exceptionnellement ajoutée à cet exemplaire et c'est l'une des 13 épreuves réalisées - toutes n'ont pas été jointes par ailleurs à des exemplaires de La Barre d'appui.
Goeppert-Cramer, Picasso, n°26 ; Mornand-Thomé, Vingt artistes du livre, p. 229 ; Hyza (dir.), Picasso et le livre d'artiste, cat. 60 et pp. 70-71 (identifie la troisième gravure comme « Nusch au chapeau au bord de la mer ») ; The Artist & the book 1860-1960, cat. 227 ; Castleman, A Century of Artists Books, p. 185 («the two women depicted are Nusch Eluard and Picasso's mistress (asleep), Marie-Thérèse Walter») ; Rauch, n°57 ; Baer, n°607.
19894

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