Paris, Éditions de la Sirène, (20 mai) 1920
1 vol. (140 x 230 mm) de 129 p. et [1] f. Bradel demi-vélin, papier à décor irisé sur les plats, dos lisse, titre vert et pastilles de décor en ronds, tête verte, couvertures et dos conservés.
Édition originale. 
Un des 2 premiers exemplaires sur vieux papier du Japon (n° 2).
Au sortir de la première guerre mondiale, et l'expérience de la poésie résistance et engagée qu'il défendait dans la revue Le Mot, Cocteau esquisse, en marge du Cap de Bonne-Espérance, le projet poétique d'un premier recueil, amené à refléter l'existence même du poète entre 1917 et 1919 : « le souvenir de la guerre y reste très présent [...] mais ce sont surtout les activités, les relations, le mode de vie du poète [...] qui se donne à lire ». Avec des hommages appuyés aux nouveaux amis de Cocteau : Irène Lagut, Marie Laurencin, Georges Auric et le groupe de Six. Sans oublier Picasso, à qui une place toute particulière est donnée : si les poèmes du recueil sont inédits, un échappe à cette règle, L'Ode à Picasso refait surface, un an après sa publication à petit nombre en février 1919. Peut-être aussi pour remplacer une pièce initialement présente dans les épreuves et les manuscrits, « La Mort de Guillaume Apollinaire », finalement écartée.
L'ouvrage, imprimé en mai 1920, parait le mois suivant. Il s'orne, en quatrième de couverture, d'une sirène élégamment dessinée par Marie Laurencin, qui ne sera utilisée que pour ce seul livre. Il bénéficie d'un tirage à peu près similaire au Coq et l'Arlequin (un millier d'exemplaires), soit le double du Cap de Bonne-espérance, paru l'année précédente dans la toute jeune maison d'édition, fondée par Paul Laffitte, avec l'aide de Cocteau et Cendrars, « pour vendre les invendables, c'est-à-dire Apollinaire, Max Jacob, Cendrars et moi ». Poésies se vendra néanmoins très bien, trouvant un écho favorable dans le public, et chez ses pairs. Si l'avis d'Henri de Régnier lui fera plaisir - Cocteau l'avait honoré dans La Lampe d'Aladin, son premier livre - lorque ce dernier lui accorde « un peu de l'âme facétieuse et incohérente de Rimbaud et un peu aussi du charmant génie fumiste de Laforgue », c'est celui d'un autre ami qui lui donnera le plus de joie : « Cher Jean, Ton livre m'enchante et je n'ai plus envie que de faire du Cocteau. [...] Je le lirai tous les jours pour m'apprendre la poésie moderne que j'ignore ... ».
C'est ce qu' écrit, dès le 4 juillet, l'auteur du Cornet à dés à son ami et condisciple de La Sirène.
Quelques rousseurs éparses aux derniers feuillets.
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