Paris, Nouvelle Revue Française, (26 mai) 1911, " The St. Catherine press Ltd", Canal, porte Ste Catherine, Bruges.
1 vol.  (175 x 260 mm) de 205 p. et 1 f. [achevé d'imprimer] Maroquin janséniste marine doublé de box beige, dos à nerfs, titre doré, date en pied, filets sur les coupes, tranches dorées, gardes de box beige, double couverture (éditeur et pour les XX) et dos conservés, étui (reliure signée de P.-L. Martin)
Édition originale. 
" Tirage spécial sur Papier vélin à la cuve des Manufactures d'Arches réservé pour [Les XX] ".
Exemplaire n° 14, signé par Paul Claudel.
Historique et rarissime tirage de tête, à la date du 26 mai 1911, comme pour les exemplaires du premier tirage : ils marquent les débuts de l'aventure de la Nouvelle Revue Française. Ce titre est tout simplement le premier livre publié par la Nrf et futures Éditions Gallimard, ici dans le véritable tirage de tête limité à 20 exemplaires.
Ce tirage spécial n'est mentionné ni à la justification du tirage courant, ni au catalogue de la N.r.f.
Réimposé, il a été imprimé sur les fameuses Presses Sainte-Catherine de Bruges, sous la couverture blanche à lisérés noir et rouge des éditions de la Nouvelle Revue Française appelée au bel avenir que l'on sait.  
Un tirage de luxe « officiel » sera donné un mois plus tard, en juin 1911, dans un tirage à 50 exemplaires sur vergé (Vignes, 2). 
Les premiers titres des Éditions de la Nouvelle Revue française paraissent en mai 1911 : L'Otage de Paul Claudel le 26 mai, Isabelle d'André Gide le 29. Le modeste « comptoir d'édition » avait été créé par un groupe d'écrivains réunis autour d'André Gide et oeuvrant à la formulation d'un « classicisme moderne». Constatant le bon accueil de leur revue, ils ont souhaité disposer d'une « bibliothèque» à leur main pour y faire publier en volume certains des textes parus ou à paraître à la NRF, tantôt en feuilleton, tantôt en extraits. Gide obtient de Claudel qu'il réserve ses pièces futures à cette nouvelle enseigne, ce qui adviendra. L'Otages sera la première pièce de Claudel représentée ; elle sera montée par Lugné-Poë, non sans quelques réticences :  «Je ne sais quel effet ferait une pièce que beaucoup de gens ne pourront s'empêcher de considérer comme réactionnaire» (9 décembre 1913) et représentée en 1914 au Théâtre de l'oeuvre : Claudel y trouva notoriété et polémiques, en partie pour la réécriture de certaines scènes par rapport au texte paru, à la demande de Lugné-Poë. 
L'Otage et Isabelle bénéficieront tous deux de la faveur d'un tirage à 20 exemplaires, entièrement hors commerce ;  ce sont les deux seuls titres parus à la Nouvelle Revue Française à avoir bénéficié de ce tirage pour "les XX". La Société des XX était un cercle de bibliophiles avertis qui avait pour but de réunir des éditions originales parmi les plus marquantes de la production moderne ;  « un grand nombre de ces éditions sont devenues d'une grande rareté et plusieurs sont illustrées, par conséquent en premier tirage. Pour les auteurs vivants (en général), les exemplaires sont revêtus de leur signature autographe.» (Carteret). 
Très bel exemplaire.
Vignes, Bibliographie de la N.R.F., n°1 (ne cite pas ce tirage) ; Talvart et Place, III-148, 12 ; Carteret, III, 202-211, Paul Petit, bibliographie de Paul Claudel, n° 56 ; Didier Alexandre, En art il n'y a pas de définitif : l'exemple de L'Otage de Paul Claudel, in Le début et la fin colloques fabula.org.

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