manuscrit autographe signé
S.l.n.d. [1930]. 20 pages en 20 feuillets, reliés en 1 vol. (210 x 275 mm).
Demi-maroquin blond à bandes, titré doré, date en pied, étui bordé (Semet et Plumelle).
Demi-maroquin blond à bandes, titré doré, date en pied, étui bordé (Semet et Plumelle).
Précieux manuscrit d'un des premiers textes surréalistes de Char (après Le Tombeau des secrets) et le seul à paraître aux Éditions surréalistes.
Note autographe signée au premier feuillet : « Manuscrit ayant appartenu à Paul Éluard, jusqu'à sa mort. R. C. mars 1954 », daté "Paris, 22 septembre 1930" à l'avant-dernier feuillet. Il comporte des annotations du typographe au crayon rouge et à la mine de plomb, la seconde page comportant un passage qui ne figure pas dans l'édition imprimée. Il s'agit d'un petit texte de 8 lignes que Char a biffé, sauf sa dernière ligne, qu'il a entourée : « Est-ce une boucherie ? »
Quelques pages plus loin, René Char a établi sa propre bibliographie dans laquelle il annonce deux ouvrages : L'Homme en question et Chemin des sources (en collaboration avec Paul Éluard) qui ne paraîtront pas. Enfin, l'épigraphe d'Achim d'Arnim figure bien dans l'édition originale qui paraîtra aux Éditions surréalistes, mais pas dans les suivantes.
Paul Éluard et René Char se rencontrent à l'automne 1929. En plaisantant, René Char avait déclaré à Éluard que sa poésie était trop élégiaque et qu'il était le Lamartine du Surréalisme, un "Lamartine sans Lame". Le nom d'Artine était trouvé.
« À l'origine, indique Char, il y avait cette jeune fille brune venue pendant une absence de ma mère, se proposer comme servante, et qui disparut, laissant sur un papier son nom seulement, Lola Abba, nom que j'avais lu déjà en m'aidant d'une allumette, sur une croix, la nuit, au cimetière de l'Isle, dans le carré des indigents, mon ami Francis l'Élageur à mes côtés. Et je ne savais pas pourquoi il y avait, dans son apparition, dans sa disparition, le feu, la mort, la pluie fine, la vie contournante » Ainsi Char expliquait-il par ces coïncidences, mannes d'or pour le surréaliste qu'il était alors, comment Artine était née. Femme rêvée ou plutôt de rêve éveillé, elle cheminera dans toute l'oeuvre de Char, puisqu'elle sera encore nommée dans Ralentir travaux, dans La Parole en archipel puis dans Sous ma casquette amarrante.
Exceptionnel.
Mathieu, La Poésie de René Char, vol. I, Paris, 1988, p. 138-151 ; Hervé et Eva Valentin, Supplément d'âme, n° 12-14.
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© librairie Walden, 2021
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