Pluies de New York. Lausanne, Revue Formes et couleurs N°6, 1947
1 vol. (217 x 309 mm), non paginé.
Photos d'Alfred Stieglitz et d'Henri Cartier-Bresson.
Première parution du seul texte de Camus consacré à New York, rédigé à l'issue de sa seule visite aux États-Unis, au printemps 1946. 
Lancée en 1939 par l'imprimeur et éditeur André Held, cette luxueuse revue parut jusqu'en 1955, après cinquante-trois numéros. Périodique aux visées éclectiques où se mêlent les beaux-arts, la littérature, l'histoire, la mode et le tourisme, Formes et couleurs, en s'adjoignant, fin 1942, un directeur parisien (Maurice Noël, fondateur du Figaro littéraire) s'enrichit, du fait de l'Occupation, de grandes signatures françaises (Claudel, Valéry, Mauriac, Malraux) et contribua à répandre la renommée des techniques suisses de reproduction et des futurs livres d'art imprimés en Suisse qui feront sensation au lendemain de la guerre, de Gonin à Skira en passant par Engelberts ou Cramer.
Au printemps 1946, Camus part pour l'Amérique du Nord où il donne une série de conférences à la demande des Services culturels du Quai d'Orsay ; c'est son premier voyage sur le continent américain et l'arrivée à New York ne laissera pas indifférent un homme qui sort de cinq années de guerre : "Nous remontons le port de New York. Spectacle formidable malgré ou à cause de la brume. L'ordre, la puissance, la force économique est là [...] Huit millions d'hommes, l'odeur de fer et de ciment, la folie des constructeurs, et cependant l'extrême pointe de la solitude."
Au retour de son voyage, il écrit « Pluies de New-York », à partir des notes prises sur place que l'on retrouvera dans ses Carnets (OC, II, 1062), largement réécrites et développées, avec d'autres souvenirs qu'il puisera dans les lettres écrites depuis New York à Michel et Janine Gallimard ou à son ancien instituteur Louis Germain depuis New York. Cette chronique constitue le texte d'ouverture de ce numéro consacré aux États-Unis, encadré de deux photos en pleine page, l'une de Stieglitz, « Averses printanières », célèbre cliché du photographe américain, aux accents whistlériens, et d'une photo de Cartier-Bresson, « Washington : où garer sa voiture ? » D'autres célèbres photographies de HCB jalonnent le numéro, dont le portrait de Faulkner et celui de Truman Capote.
Depuis le New-York de Morand, les écrivains français se sont emparés de la ville tentaculaire, « île aux trois rivières », emblématique de mystère et de modernité. Camus, par ce texte écrit à partir de ses impressions, s'inscrit dans cette filiation littéraire en proposant un article intime et personnel. Cette chronique new-yorkaise permet ainsi de garder une trace de ce voyage intense et constitue un contrepoint éclairant aux conférences prononcées devant le public américain, où Camus dresse le portrait d'une ville qui lui échappe et pourtant le séduit, en témoignant « d'images contrastées », aux accents mélancoliques. 
Joint à l'exemplaire, minute de la lettre autographe à Blanche Knopf, co-fondatrice des éditions Alfred Knopf où parut The Plague [La Peste] en 1948]. Camus demande à son éditrice s'il est techniquement possible qu'il puisse bénéficier d'un transfert de fonds via une banque sud-américaine - Camus revient d'une tournée sur le continent sud-américain :  " J'attends la traduction de la Peste et je suis curieux des réactions américaines. J'ai écrit un article sur New York dans Formes et Couleurs, revue suisse. Mais je n'ai qu'un exemplaire. Sinon, je vous aurais envoyé le seul texte que j'ai écrit sur mon voyage en Amérique".
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