Alger, Edmond Charlot, (23 mai) 1939
1 vol. (120 x 175 mm) de 123 pp. et [2] ff. Veau sable orné d'un décor mosaïqué, titre doré en long, contreplats et gardes de chèvre velours sable, étui-chemise bordé avec titre doré et à l'oeser blanc (reliure signée de Monique Mathieu, exécution et décor R. Vernier - C. Ribal, 2018).
1 vol. (120 x 175 mm) de 123 pp. et [2] ff. Veau sable orné d'un décor mosaïqué, titre doré en long, contreplats et gardes de chèvre velours sable, étui-chemise bordé avec titre doré et à l'oeser blanc (reliure signée de Monique Mathieu, exécution et décor R. Vernier - C. Ribal, 2018).
Edition originale.
Un des 20 premiers exemplaires sur japon (n° 9).
Un des 20 premiers exemplaires sur japon (n° 9).
Sans aucun doute le texte le plus rare en grand papier de l'oeuvre de Camus. Il est probable qu'aucun exemplaire ne se soit vendu à l'époque, à Alger. A la Libération, Edmond Charlot quitte Alger et s'installe à Paris ; c'est l'occasion d'une « deuxième vie » pour les exemplaires sur japon qui demeurent (c'est à dire sans doute tous, sauf celui que détient Camus depuis 1939). Charlot fait alors rajouter sur ces exemplaires une « nouvelle » deuxième couverture, portant la mention « Édition originale », afin de mieux les promouvoir. Albert Camus, après L'Étranger et le journal « Combat », est alors devenu un écrivain reconnu. Il est difficile d'estimer si l'affaire fut concluante, tant peu d'exemplaires subsistent. Combien furent réellement vendus après coup ?
Au total, seuls cinq sont connus - et, si l'on fait exception de l'exemplaire Camus, trois ont été offerts, soit par Camus, soit par Charlot:
Le propre exemplaire de Camus - qui date de la période « Alger », avec un seule couverture (n° 19) et seul exemplaire connu ainsi (coll. privée). Reliure d'époque, non signée ;
L'exemplaire n° 1, anciennement celui de Charlot et vendu à Chatté après-guerre (exemplaire Simonson, puis Bellefroid) - avec double couverture (coll. privée). Reliure de Tchékéroul ;
l'exemplaire n° 2, offert par Camus à Charlot, après-guerre et avec sa double couverture (coll. privée). Reliure d'Alix ;
L'exemplaire n° 6, offert à Michel Gallimard, après-guerre également - avec sa double couverture : (coll. privée). Reliure de Gauché ;
Notre exemplaire, longtemps conservé broché, porte le n° 9. C'est le seul exemplaire connu acquis avec certitude auprès de Charlot, en 1947 et resté depuis dans une collection privée. Il a été relié en 2018 par Renaud Vernier, sur un décor de Monique Mathieu, en veau souple. C'est le seul exemplaire passé sur le marché depuis l'exemplaire Simonson-Bellefroid, soit depuis presque 20 ans.
Le propre exemplaire de Camus - qui date de la période « Alger », avec un seule couverture (n° 19) et seul exemplaire connu ainsi (coll. privée). Reliure d'époque, non signée ;
L'exemplaire n° 1, anciennement celui de Charlot et vendu à Chatté après-guerre (exemplaire Simonson, puis Bellefroid) - avec double couverture (coll. privée). Reliure de Tchékéroul ;
l'exemplaire n° 2, offert par Camus à Charlot, après-guerre et avec sa double couverture (coll. privée). Reliure d'Alix ;
L'exemplaire n° 6, offert à Michel Gallimard, après-guerre également - avec sa double couverture : (coll. privée). Reliure de Gauché ;
Notre exemplaire, longtemps conservé broché, porte le n° 9. C'est le seul exemplaire connu acquis avec certitude auprès de Charlot, en 1947 et resté depuis dans une collection privée. Il a été relié en 2018 par Renaud Vernier, sur un décor de Monique Mathieu, en veau souple. C'est le seul exemplaire passé sur le marché depuis l'exemplaire Simonson-Bellefroid, soit depuis presque 20 ans.
« J'aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l'orgueil de ma condition d'homme. [...] Ce soleil, cette mer, mon coeur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l'immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu, c'est à conquérir cela qu'il me faut appliquer ma force et mes ressources. » Ces « noces » de l'être et du monde font la suite de l'Envers et l'Endroit et son deuxième recueil d'essais, une réflexion sur la nature, l'homme et la mort. C'est de « Noces à Tipasa », le plus connu de ces quatre textes, véritables poèmes en prose écrits en 1936 et 1937 et inépuisable hymne à l'amour de la vie où Camus nous enjoint à apprendre à respirer pour nous rendre davantage présent au monde, que sont tirées les plus célèbres citations de l'auteur : « ce n'est pas si facile de devenir ce qu'on est » ; « le contraire d'un peuple civilisé, c'est un peuple de créateurs » ; « vivre, c'est ne pas se résigner » ; « le bonheur résulte de l'accord entre un être et l'existence qu'il mène. »
Bel exemplaire de ce texte fondateur et rare, dans une délicate reliure souple en box à décor dessinée par Monique Mathieu et exécutée par Renaud Vernier et Claude Ribal.
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