Paris, Plon, (25 novembre) 1927
1 vol. (110 x 185 mm) de 318 p. et [1] f. Demi-chagrin rouge, dos à nerfs, titre doré, date en pied, couvertures et dos conservés.
Édition originale.
Envoi signé : « Au cher Max Jacob, qui a trouvé la paix en ce monde, et que je retrouverai tout de même au Purgatoire. Son admirateur et ami, G. Bernanos ».
Si Sous le soleil de Satan opposait la spiritualité rude et austère de l'abbé Donissan à celle, mondaine et instruite, d'un clergé vautré dans les compromissions du siècle, L'Imposture, en reprenant le même motif, exalte l'âpre sainteté des coeurs simples, saluée par le jeune André Malraux dans la Nouvelle Revue française de janvier 1928. Tout agnostique qu'il est, Malraux est saisi par la force avec laquelle Bernanos parvient à imposer à son lecteur la présence presque physique du surnaturel, et il n'hésite pas à écrire de certaines scènes du roman (la mort de l'abbé Chevance par exemple) qu'elles sont « parmi les plus belles de la fiction moderne, par la profondeur et par la puissance. Plus que Corneille encore, il s'élance vers le sublime et l'héroïsme, vers les figures de proue non de l'histoire, mais de la vie chrétienne : " J'ai le goût des grandes âmes, et je ne suis pas du tout à leur mesure. Toute mon oeuvre, si j'en ai une, sera ce cri que je pousse vers elles. Et ce qu'il m'est permis de dire, avec une sorte de mélancolique fierté, c'est que nul romancier n'a pu se sacrifier plus complètement aux figures de son rêve" ». En affichant ses amitiés, et ses haines : Renan lui est insupportable et, parmi les modernes, il s'en prend surtout à André Gide et Anatole France, il manifeste cependant sa sympathie pour quelques auteurs contemporains : Claudel et Rivière, René Benjamin, Julien Green, Martin du Gard, Céline ou Anna de Noailles. 
Et Max Jacob. Bernanos, plus que quiconque, aura expérimenté et traduit le vieux proverbe : « Qui se ressemble s'assemble ». Les lettres adressées à sa fiancée, sa femme, ses amis, ses éditeurs et maîtres spirituels permettent effectivement de mieux connaître sa personne, jusque dans sa vie spirituelle. Et de rejoindre une nouvelle fois Max Jacob : « les amis ne se choisissent pas, ils se polarisent », et de leur amitié, comme d'un baptême, naît un homme nouveau.  Quitte à ce que la réunion se fasse au purgatoire.
Belle et rare provenance.
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