Paris, Gallimard, (juin) 1950, (septembre) 1953, (juin) 1958
3 vol. (120 x 190 mm) de 182 p. et [3] f. Broché.
Édition originale pour les trois volumes.
Premiers tirages, sans mention
. Exemplaire imprimé du service de presse pour les tomes I et III
Envoi signé au tome II : "à Natacha et Brice Parain, bien affectueusement, Albert Camus".
Les liens entre Parain et Camus furent forts et constants ; Parain abritera Albert Camus en 1944, à Verdelot, dans sa propriété du Pressoir, lorsque Camus, membre du réseau de Résistance Combat, craindra pour sa sécurité et préférera quitter provisoirement Paris.
Leur relation date d'avant-guerre, mais se fortifient à partir de l'année 1943, lorsque Camus s'intéresse de près à la question du langage, centrale chez Brice Parain : il donnera notamment le texte « Sur une philosophie de l'expression », qui sera publié dans la revue clandestine de Pierre Seghers Poésie 44 (n° 17, décembre 1943 et janvier 1944), texte dans lequel se trouve la fameuse citation «
Mal nommer un objet c'est ajouter au malheur de ce monde, car le mensonge est justement la grande misère humaine, c'est pourquoi la grande tâche humaine correspondante sera de ne pas servir le mensonge (...). Il s'agit de savoir si notre langage est mensonge ou vérité : c'est la question que pose Parain.... Il s'agit de savoir si notre langage n'est pas mensonge au moment même où nous croyons dire vrai ».
Le propos est intéressant, rapportés aux textes d'Actuelles, qui sont d'une grande importance pour la compréhension de l'homme et l'oeuvre et veulent "résumer l'expérience d'un écrivain mêlé pendant quatre ans à la vie publique de son pays. [...] Je crois avoir fait ainsi la part de mes injustices. On verra seulement que j'ai laissé parler en même temps une conviction qui, elle du moins, n'a pas varié (...) C'est en ne refusant rien de ce qui a été pensé et vécu à cette époque, c'est en faisant l'aveu du doute et de la certitude, en consignant l'erreur qui, en politique, suit la conviction comme son ombre, que ce livre restera fidèle à une expérience qui fut celle de beaucoup de Français et d'Européens " (Ac. I). Actuelles II couvre quant à lui les moments les plus inquiétants de la guerre froide, du coup de Prague (1948) à la mort de Staline (1953). Camus, entretemps, aura fait paraître L'Homme révolté, en 1951, et le volume d'Actuelles vient, en partie, le compléter. Sa lecture est essentielle pour comprendre la contribution de Camus aux idées libertaires et sa place dans la gauche non communiste(...). Dans les Carnets, Camus l'a envisagé comme une sorte de bilan fait au sortir de ces sombres années avant de s'engager dans une nouvelle étape de sa vie d'écrivain : « Octobre 53. Publication d'Actuelles II. L'inventaire est terminé - le commentaire et la polémique. Désormais, la création. » (Philippe Vanney, Actuelles II, SEC). Qui aura lieu puisque Camus ne songe pas poursuivre la publication, et laisse effectivement place aux récits et romans (L'Exil et le Royaume, La Femme adultère, La Chute), ainsi qu'au théâtre. C'était sans compter la guerre d'Algérie, qui force Camus à reprendre, une dernière fois, la plume sur le champ philosophique, politique et moral, sous le seul prisme de la situation dramatique que vit alors son pays de naissance. Tant est si bien que le volume est couramment désigné par le seul nom de Chroniques algériennes : " Il condamne la violence dans les deux camps, ne prenant de parti que celui des civils terrorisés. Il a pu mesurer, entre autres quand il a reçu le prix Nobel en décembre 1957, quelle intensité de haine déchaîne cette position, dont il veut pourtant témoigner une dernière fois publiquement, par un livre, qui permet davantage la réflexion qu'une déclaration ou un article. Dans les toutes premières semaines de 1958, il construit soigneusement son recueil : les textes et articles de 1939, de 1945, de 1955 et de 1956 sont encadrés par un « Avant-propos » et par une section conclusive « Algérie 1958 » qui portent sur la situation présente et proposent des perspectives d'avenir. À l'ensemble Camus ajoute in extremis une note liminaire sur les événements du 13 mai 1958 qui, avec l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, lui paraissent entrouvrir un espoir. " (Agnès Spiquel, Actuelles III, SEC).
Belle série, complète, avec les trois volumes en premier tirage, sans mention.
Le tome I est en service de presse imprimé, le tomme en SP poinçonné. 
28440

découvrez ces autres ouvrages

Back to Top