☛ Il y a tout juste 99 ans, un ouvrage dédié à Raymond Radiguet pour le compte des Éditions de la Sirène était imprimé sur les presses d’Henri Diéval, au 57 rue de Seine : « La Noce massacrée », de Jean Cocteau. Cocteau, au début de la guerre, les 23 septembre et 6 octobre 1914, avait rendu visite à Maurice Barrès et garda de ces moments le souvenir d’un "cache-cache d'une conversation assez réduite, parce que Barrès ignore tout des jeunes », qui le laissa fort déçu. Dans une parodie des « Dialogues parisiens » que Barrès avait publiés en 1898, il décide de se servir « de [son] exemple comme d’un projecteur pour éclairer certaines choses et entend jouer à un jeu « dont voici les règles : moquer en respectant ».
L'exemplaire du jour :
Jean COCTEAU
La Noce massacrée
Paris, La Sirène, (28 avril) 1921
1 vol. (115 x 180 mm) de 82 p., [2] et 1 f. Cartonnage bradel, pièce de titre, couvertures et dos conservés (reliure de l'époque).
La Noce massacrée
Paris, La Sirène, (28 avril) 1921
1 vol. (115 x 180 mm) de 82 p., [2] et 1 f. Cartonnage bradel, pièce de titre, couvertures et dos conservés (reliure de l'époque).
Édition originale.
Envoi signé : « À mon cher Francis [Poulenc] souvenir du général, JC ».
Envoi signé : « À mon cher Francis [Poulenc] souvenir du général, JC ».
Si Francis Poulenc a peu composé sur la poésie de Cocteau, il a participé à plusieurs projets de spectacles avec lui - le premier en 1918, au Vieux-Colombier. D'autres projets suivront, en 1919 puis 1920 (Le Miel de Narbonne, Bonne d'enfant...), jusqu'aux fameuses Cocardes, représentées le 21 février 1920 grâce au comte Étienne de Beaumont.
Ce concert de février 1920 demeure l'acte de naissance du "groupe des Six", puisque c'est Henri Collet, critique de Comoedia, qui les affublera de ce sobriquet.
Un an plus tard, Poulenc adaptera, de Cocteau, Les Mariés de la Tour Eiffel : une farce grinçante sur les stéréotypes de l'époque (la famille, la bourgeoisie, l'armée et même la très admirée Tour Eiffel), dans laquelle Poulenc mettra en musique la polka du Discours du Général. C'est vraisemblablement le clin d'oeil de la dédicace de Cocteau à Poulenc et ce « souvenir du général ».
De la bibliothèque de Francis Poulenc, dans le cartonnage qu'il commandait à son relieur.
Piqûres aux premiers et derniers feuillets.
Piqûres aux premiers et derniers feuillets.
23887
© Librairie Walden, 2022 - D.R.


