Il y a tout juste 43 ans, un ouvrage tout jaune sortait des presses de Firmin-Didot pour le compte des Éditions Mazarine, le premier ouvrage "strictement sportif" de Blondin : Sur le tour de France. Depuis L'Europe Buissonière (1949) jusqu'à Certificat d'étude (1975) en passant par Un singe en hiver (1959), Blondin avait publié romans et nouvelles, en parallèle de ses activités de journaliste, littéraire, politique et sportif. Il participe à la création de La Table ronde et prend part aux activité de ses amis : Nimier, Déon, ou Jacques LaurentIl suit pour L'Equipe vingt-sept éditions du Tour de France et sept Jeux olympiques, obtenant en 1972 le « prix Henri Desgranges », ses chroniques sur le tour de France contribuant à forger la légende de l'épreuve phare du cyclisme. Il en produit en 1979 ce premier texte, qui avait pris ses racines dans un article donné en 1977 dans l'album Hachette intitulé Les Joies de la bicyclette. A la fameuse question du Questionnaire de Proust "Quelle est votre occupation préférée ?", qui ouvre son livre, Blondin répond : "Suivre le Tour de France !". Ce fut sa passion : entre 1954 et 1982, il n'aura raté qu'un seul Tour de France, celui de 1958, pour terminer son "Un singe en hiver" !

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L'exemplaire du jour : 
Antoine BLONDIN
Sur le Tour de France
Paris, Mazarine, (26 avril) 1979
1 vol. (140 x 225 mm) de 112 p. et [3] f. Broché, sous couverture illustrée, d'après une maquette de Pierre Faucheux.
Edition originale.
Envoi signé
: "Pour toi, Pierre [Chany], sans qui ce livre n'existerait pas, en amitié, Antoine Blondin".
Maître du pastiche, des jeux de mots et d’un humour de bon aloi, Blondin a façonné ses chroniques au gré de ses inspirations. 524, au total, de 1954 à 1982, pour celui qui, lorsqu'il entrait dans la salle de presse, lançait à la cantonade : "allez, au goulot !" Voilà pour la Légende. Pour le reste, il déclarait qu'un « coureur est un animal plus heureux que les autres. Vous croyez que c’est drôle de descendre à la mine, de passer des heures derrière un bureau ? Lui est libre. Il circule. Il peut attaquer et se défendre. C’est un prolétaire qui a bien tourné. »
Très bel exemplaire d'une parfaite provenance, celle de son ami et équipier modèle au journal L'Equipe, Pierre Chany. 
Jeune coureur amateur qui a pris le maquis durant la seconde Guerre mondiale, Pierre Chany avait embrassé une autre carrière à l'issue du conflit, mais sans s'éloigner du cyclisme : devenu journaliste sportif, Chany a débuté dans deux quotidiens proches du Parti Communiste avant d'entrer à L'Equipe et d'y connaître les plus belles heures de sa carrière aux côtés d'Antoine Blondin. Sur le Tour de 1953 à 1987, en compagnie de Bondin et Michel Clare, Chany est devenu l'une des mémoires du cyclisme, un  historien de la Grande Boucle, auteur notamment de "La fabuleuse histoire du Tour de France". Le plus bel hommage qui soit, c'est Jacques Anquetil qui lui a rendu un jour, alors qu'il ne savait quoi répondre à un journaliste qui lui demandait de juger sa journée : "Il faudrait me reposer la question demain matin. Une fois achevée la lecture de l'article de Pierre Chany dans l'Equipe, j'y verrai nettement plus clair".
Un prix récompensant le meilleur article de presse en langue française lié au cyclisme, le Prix Pierre-Chany, existe depuis 1989, initié six ans avant sa disparition. Une course cycliste porte son nom dans la Haute-Loire, La Pierre Chany.
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© Librairie Walden, 2022 - D.R. ​​​​​​​
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